Ristorante Malborghetto

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Aujourd’hui je me dis : « à quoi ça sert d’aller dans des endroits superbes si c’est pour oublier de m’en vanter ? ». Dans la famille « restaurant dans lequel je voudrais remettre les papilles » je vous donne Malborghetto. Une recommandation de Gabriele, notre hôte dans le Chianti, la vallée des merveilles. Entre vignes et vallons, quelques bosquets en sus, des maisonnées médiévales entourées de cyprès majestueux. La tranquillité incarnée. Pour parfaire le tableau, Gabriele est l’heureux maître de trois saucisses sur pattes, dont une bien-nommée Berreta, une marque de jambon italien (vous n’avez pas le monopole de la charcuterie Miss Vialardi).

Pour finir notre séjour au paradis en apothéose, nous nous rendons dans un proche patelin pour apprécier la cuisine du coin. Le restaurant dévoile sa cuisine complètement ouverte sur la terrasse. Selon moi un gage de qualité : en restauration comme sur Tinder, montre le meilleur de toi-même (en espérant que la suite soit d’aussi bon goût). La salle ne peut accueillir que très peu de convives, le temps étant encore trop frais pour ouvrir la terrasse, mais nous avons tout de même deux serveuses aux petits soins.

Je ne vous ferai pas rêver avec du bon vin rouge qui tâche, j’ai déjà pris l’apéro avant de venir. On avait acheté un pack de bières, de l’amaretto, du parmesan et des olives ; le coucher de soleil n’allait pas se regarder tout seul. On entre dans le vif du sujet avec un sformato di porri su crema di pecorino. Alors, quand tu vas en Italie tu te dis : « Ouiiii, l’italien c’est iziiii, tu prends le français, tu rajoutes des /i/ partout et ça va être youpii. » Ben non, en fait c’est une vraie langue, moins relou que le français certes, mais compliquée quand même. Du coup, je donne la traduction, même aux petits malins au fond de la salle qui ont su traduire « crema di pecorino ». Je vais manger une tourte de légumes servie dans un bol de parmesan et recouverte d’une sauce crémeuse au pecorino. Il n’y a sans doute pas tous ces mots là dans l’intitulé en italien, mais c’est ce qu’explique la description en anglais. En attendant l’entrée, j’essaie de reproduire le pliage habile de la serviette en tissu, sans succès. Peut-être parce que la bière et l’amaretto ça attaque un peu, mine de rien. Mon assiette arrive, superbe et délicieuse. L’aumônière en parmesan est très réussie. A côté, une tomate confite trône sur sa tranche de courgette. C’est trop trop bon, je prends mon temps et je n’en laisse pas une miette. Ensuite, je jette mon dévolu sur le Filetto al tartufo fresco. J’ai été surprise en arrivant en Italie de voir autant de plats à la truffe, aussi goûtue que bon marché. En tous cas, encore une fois, je ne suis pas déçue. La viande n’est pas très jolie à regarder, mais en bouche c’est extrêmement tendre et délicat, et le chef n’a pas été avare en copeaux de truffes. Le chef, très jovial, qui passe avec plaisir en salle discuter avec ses habitués et nous demander si tout se passe bien. En dessert, je ne résiste pas au fondant au chocolat, avec sa chiée de myrtilles et sa boule de glace maison. C’est très bon, mais le meilleur choix est sans doute le tiramisu. Quand j’en fais un, ce n’est pas mauvais mais ça ressemble un peu à de la bouillasse. Ici la réalisation rejoint le goût excellent, même s’il est sans alcool. L’équipe nous salue chaleureusement à notre départ et nous remarquons qu’en saison touristique, le chef donne des cours de cuisine, même en anglais. Une bonne occasion de revenir pour partager ensuite en France le savoir-faire italien.

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