Unagi chirashi donburi (鰻ちらし丼)

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Aujourd’hui, la ville a été recouverte d’un film plastique qui la rend brillante et lisse. Le ciel est d’un bleu sans nuages. Mon vélo galope dans un dédale de rues accueillantes et conviviales. Les enfants rient et les jupes volettent. La douce brise s’immisce dans mes mèches rebelles. Je profite de Kyoto en toute zénitude.

Je me dirige vers le temple Ninna-ji, à l’ouest de la ville. En arrivant, une vérité s’impose : j’ai faim. Tout pile en face du temple se trouve un restaurant sans prétention prêt à m’accueillir. Alors que j’allais m’installer au bar pour ne pas monopoliser une table, mon hôte n’en fait rien et me sert un verre d’eau fraîche à la table que je choisis. J’ai regardé le menu avant d’entrer, et je sais déjà ce que je veux : le plat le plus cher du restaurant, et évidemment le plus délicieux, 鰻ちらし丼 (unagi chirashi donburi). Sur un lit de riz légèrement vinaigré et agrémenté de sésame, de pickles de carotte et de nori, repose un filet d’anguille grillée recouvert d’une bonne dose de sa sauce traditionnelle à base de sauce soja, de mirin (sorte de vinaigre) et du sucre. On amène mon menu sur un plateau doré en forme de soleil levant. Le donburi est servi avec une petite coupelle de pickles de daikon, une autre de carotte et morceaux d’omelette, et enfin une soupe riche en ciboule et en wakame (algue). La présentation est parfaite, à l’image de cette journée. Le goût est à l’avenant. Je n’ai pas encore dégusté d’unagi depuis mon arrivée, et je me délecte à chaque bouchée. Le poisson est fondant et se mêle parfaitement à la sauce sucrée. L’acidité du riz est un bon pendant à la douceur de la sauce. Je me rince le palais de temps en temps avec de-ci des tsukemono (pickles), de-là de la soupe. Je prends mon temps, je savoure mon repas. Je suis dans ma bulle brillante, et je n’entends plus les touristes françaises bruyantes à la table d’en face. Je n’entends plus que la radio qui diffuse étrangement du Stevie Wonder et du David Bowie pour mon plus grand plaisir. J’observe la décoration complètement éclectique. Les reproductions de peintures traditionnelles japonaises côtoient un portrait des Beatles. Des dizaines de figurines de chiens en plâtre me sourient. Je finis mon repas, je sors du restaurant, et je n’ai aucun doute sur le fait que Ninna-ji sera un très beau temple.

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4 Replies to “Unagi chirashi donburi (鰻ちらし丼)”

  1. Hummmm, ça a l’air tellement délicieux (oui je le pense) ! Et c’est un délice de te lire (ohoho jeux de mot pourri) ! Bref, pouce en l’air 🙂

    1. Merci Nono, tu reviens quand tu veux pour tester! À ma connaissance, il n’y en a pas à Paris. Mais j’espère que je me trompe!

  2. Merci pour toutes ces découvertes, et ce beau blog, fort bien écrit !
    Moi aussi j’adore l’anguille, et j’ai hâte de déguster un Unagi en version originale…

    1. Merci Miss 😉 See you soon in Japan!

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