Galette des rois (ガレットデロワ)

Aujourd’hui, je me croirais presque en France: je vais à la boulangerie acheter une galette des rois. Bon, j’aurais été en France, j’aurais acheté les ingrédients et je l’aurais faite moi-même, mais ici pas moyen de mettre la main sur de la pâte feuilletée prête à l’emploi! Dans la boulangerie où je vais d’habitude, ils n’en font pas, alors je vais chez 進々堂 (Shinshindou), une chaîne dont le slogan écrit en français m’a faite bien rire quand je suis arrivée à Kyoto. “Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien”. Moi j’en veux bien de son pain quotidien, mais à plus de trois euros la baguette, il y a des jours où il va falloir faire ceinture. J’entre dans la boutique où trône une belle galette à l’entrée. A côté d’elle, un carton de la même taille. Normalement, on est sensé se servir soi-même avec une pince et un plateau, mais pour ne pas commettre d’impair, je préfère demander à l’employée derrière la caisse, jeune et charmante demoiselle. Elle prend le carton que j’avais vu, et qui contient déjà une galette. Je prends peut-être l’avant-dernière. Et dans un beau sac blanc digne des galeries Lafayette, elle ajoute une couronne et une fève dans un sachet. Je lui demande s’il y a déjà une fève dans la galette et elle me répond que non. Je le savais déjà, j’ai lu un article disant qu’au Japon ils ne mettaient pas la fève dans la galette parce que c’est, je cite, trop dangereux. Du coup je ne comprends pas trop le concept de la fève à côté. Tu la mets dans ta bouche et tu fais semblant de la trouver? Dans ce cas, je vote à l’unanimité que je suis la reine, comme ça c’est fait.

La galette est parfaitement décorée avec des épis complètement symétriques. Et elle a l’air cuite juste à point: brun foncé sur les bords, et dorée au centre. Je la réchauffe un peu au four et ça sent délicieusement bon. Coupée en quatre, j’en prends une part et mon ami aussi. Elle est très réussie. Le dessus est croquant et légèrement sucré et l’intérieur est généreux en frangipane, très parfumée à l’amande amère. Il y a peut-être une petite note de vanille aussi. Cette galette n’a rien à envier aux françaises. Même son prix: 2000 yens, un peu moins de 20 euros. Ce n’est pas donné, mais les prix montent vite aussi à Paris. Impossible d’être raisonnable et de garder ma deuxième part pour demain. Et les reines n’ont pas besoin d’être raisonnables, n’est-ce pas?

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