Natto (なっとう)

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Aujourd’hui, je repousse les limites du possible vers l’infini et au-delà. Imaginez-vous dans l’ascension d’une montagne, la pente est abrupte, le chemin cahotique. L’effort est intense et la chaleur écrasante. Votre sac de randonnée vous tient chaud, la sueur perle sur votre front. Vous continuez d’avancer, chaque pas est une douleur, vous étouffez, vous suffoquez, jusqu’à, enfin, la victoire. Le sommet est atteint, vous gagnez le refuge et un repos bien mérité. Vous ôtez votre équipement et vous mettez vos chaussettes dans le frigo.

Je m’explique. Hier, j’ai bien fait mes devoirs et j’ai préparé ma chronique d’aujourd’hui en allant acheter au supermarché du なっとう (natto). J’avais décidé, comme une vraie japonaise, d’en manger au petit déjeuner. Ce matin, j’ouvre donc le frigo et prend la barquette. Elle est complètement scellée comme un déchet nucléaire et je vais vite comprendre pourquoi. Je l’ouvre, et il y a un deuxième plastique pour recouvrir le natto, ainsi que deux petits sachets de sauce de soja et de moutarde. Je soulève le plastique et là, une odeur de chaussette de rando bien éprouvée envahit mes narines. En même temps, le supermarché m’avait prévenu en rangeant le natto à côté du konnyaku (voir les épisodes précédents). J’ai vu dans les animés qu’il fallait remuer le natto avec ses baguettes avant de le manger. J’insère la moutarde et la sauce soja, et je remue.

Mais rien n’y fait, ça sent toujours la chaussette. Et encore, s’il n’y avait que l’odeur. J’en mange plein des trucs qui puent, c’est pas vraiment un problème. Mais il y a aussi la consistance. C’est gluant, ça ressemble à de la morve et plus je remue, plus le natto est enrhumé. Bon, il y a un moment où il va falloir que j’arrête de remuer et que je le mange. Alors. Comment dire. Bah j’aime pas ça, je crois que c’est ça. La texture est celle de petits haricots nageant dans une mucosité douteuse. Le goût est indéfinissable. Une sorte de mélange entre un fromage assez fort, et une noix torréfiée. J’en ai quand même pris une deuxième bouchée pour être sûre que je ne m’étais pas trompée. Non, toujours pas. En même temps, je l’ai un peu cherché. C’est comme si je m’étais mise dans la peau d’un japonais qui n’a jamais mangé de fromage, et qui commence direct par le roquefort, de bon matin. Je retenterai le coup un jour. Il n’y a pas de raison que je n’aime pas ça, après tout ce n’est que du soja. Ah oui, j’ai oublié de vous dire, le natto est vendu par barquette de trois.

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