Guimi House

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Aujourd’hui, je dis stop. Halte à la procrastination. Je ne peux plus remettre au lendemain. Je ne peux pas vous laisser comme ça. J’entends votre lancinante complainte, je vois vos visages ternis par le manque, et je ne peux pas rester sourde à votre douleur. Cela fait presque six mois que je n’ai pas écrit d’article, et je sais que vous vous languissez tous de me lire. Alors je m’y résous, je prends la plume pour toi public, et surtout, je vais bouffer comme une grosse truie.

Ça se passe à Guimi House, un restaurant près de Beaubourg. Vu de l’extérieur, ça ne paye pas de mine. Une façade blanche et un menu avec des photos. Genre restaurant chinois populaire, excepté le nœud rose dans le logo et les petits dessins de chats entre les photos de bouffe. (On peut aussi imaginer que c’est pour se dédouaner si jamais on trouvait de la viande de chat dans les raviolis.) (On peut aussi dire que mon cerveau est malade.) (Bref.) Mes acolytes sont en retard, alors j’ai largement le temps d’examiner le menu. Il y a des fautes d’orthographe, et ça c’est rigolaud. On peut y manger du yaout et y boire des smouthies. Mais il y a aussi des trucs mystiques dans cette carte. Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que c’est qu’un « dessert de beauté de peau » ? Est-ce que ça va me rendre belle de me goinfrer ? Ou c’est préparé avec du lait qui a fait de la belle peau ? Est-ce qu’il y a de véritables grains de beauté à l’intérieur ? C’est une rubrique qui s’appelle comme ça et il y a plusieurs desserts dedans. L’un de ces desserts est tout droit sorti d’un épisode de Buffy et se nomme « Brûlez l’immortalité ». Mais pourquoi ? Comment ? Finalement je me dis qu’il y a des cerveaux plus malades que le mien.

Le restaurant est petit mais agréable. Il faut aimer le rose et le vert cependant. Il y a des sièges confortables et des canapés avec des coussins. Les tables en bois sont douces, il y a un gros lustre un peu kitsch au plafond et des stickers mignons partout. C’est l’un de ces restaurants tout spécialement designé pour attirer les petites meufs toxicos comme moi qui veulent leur dose de sucre (sauf que moi je suis grande). En bonne addict, je commande deux trucs énormes : un boba à la mangue, et un mille-crêpes à la mangue. Un boba c’est un gloubiboulga de perles, de gelée et de graines (de basilic peut-être?) arrosé de thé froid aromatisé au goût de son choix. Il n’y a plus de sirop de mangue, donc ce sera à la pêche finalement. Le verre est grand, et il servi avec une cuillère en plus de la paille pour aller à la pèche à la bubulle. Je trouve ça trop chargé et pas très fin. C’est comme s’ils avaient voulu mettre tous les toppings possibles dans une seule boisson, sauf que du coup, ça devient plus solide que liquide. C’est rigolo mais pas très digeste. Le mille-crêpe est servi comme une part de gâteau avec des couches de crêpe, de crème et de tranches de mangue qui s’entremêlent. A côté, du coulis de mangue avec quelques morceaux de fruits légèrement confits. Pris séparément, la crêpe et la crème ne sont pas extraordinaires. La crêpe est très peu cuite, et a une consistance élastique comme au Japon. La crème est dense et peu sucrée. Mais combinés ensemble, avec la mangue qui semble fraîche, le résultat est intéressant. Le coulis est très réussi et agrémente bien le tout, qui serait sans doute un peu fade sans. La taille de la part est assez conséquente, mais j’engloutis le tout, évidemment.

On a bien failli commander un dessert au durian, mais la serveuse nous a mises en garde sur le fait que ce fruit était rarement apprécié par les gens qui n’y ont jamais goûté. On a persisté par goût de l’aventure mais elle nous a redit que non, ce n’était pas une bonne idée. Comme elle était aussi aimable que moi lorsque je suis en hypoglycémie, on n’a pas insisté. Par contre la prochaine fois, on saura et on fera front ! Ils servent tout un tas de trucs qu’il faut absolument que je goûte : le milkshake au matcha, les mochis glacés, les gaufres chelou, les haricots rouges, le duo de riz gluant, les limonades japonaises… Et il faut aussi que je brûle mon immortalité, au cas où. Et dans la carte salée, ils servent de l’anguille ! Alors non, Guimi House ce n’est pas un salon de thé parfait mais ça a bien piqué ma curiosité. Oui, je vois votre sourire, je vais être obligée d’écrire un autre article. Cher public, tu l’as bien mérité.

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