Yamatomi (山とみ)

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Aujourd’hui je vous sors le grand jeu. Restaurant japonais, au bord de la Kamogawa, en terrasse (yuka). Alors ouvrez bien grand vos mirettes car je n’irai pas dîner là tous les soirs.

Direction Ponto-cho (先斗町), dans la fameuse minuscule ruelle aux milles restaus. J’avais pris soin de réserver dans l’après-midi, et je me rends comme prévu à 20h30 tapantes chez Yamatomi (山とみ). J’attends quelques minutes à l’entrée et j’en profite pour observer le décor. Une mama japonaise en yukata est derrière les fourneaux. Elle sourit à ses clients installés au comptoir recouvert d’une multitude de petits plats plus ou moins entamés. Au mur sont accrochés des autographes de stars japonaises prenant la pose avec elle. La personne qui m’accueille a un air de famille, c’est sans doute sa fille. Je traverse le couloir jusqu’au bout pour arriver sur la terrasse, où je choisis de m’installer au plus proche de la rivière, sur le comptoir qui lui fait face. La nuit se fait légèrement plus fraîche, la vue sur l’eau est apaisante, l’ambiance est agréable.

Je choisis la Kamogawa course (鴨川コース) qui commence avec des sashimi bien frais. J’enroule un morceau de thon cru avec un petit morceau de wasabi dans une feuille de shiso. La fraîcheur dans ma bouche. Si vous n’avez pas encore goûté au shiso, c’est une feuille dentelée dont le goût s’approche de celui de la menthe, mais en moins fort, plus subtil. Un délice avec les sashimi. La suite arrive rapidement avec le yuba, peau de tofu frais. Il est servi enroulé comme une omelette japonaise. Il n’est pas visqueux, mais fond dans la bouche. Puis, on m’apporte l’oboro tofu avec de la sauce soja, dans laquelle on peut mélanger du negi, du gingembre, de la bonite et des algues séchées. Avec ma petite cuillère, je trempe mon tofu brumeux (c’est la signification d’oboro), dans la sauce. C’est simple, et très bon, même sans la sauce.

Le premier plat chaud est une tuerie. Mes papilles, déjà bien échauffées s’approchent de l’extase. Une aubergine, probablement braisée puis rôtie au four, est couverte de deux sauces miso, l’une est rouge, l’autre blanche. Une brochette de fu (amidon de blé, à la texture caoutchouteuse comme du mochi) l’accompagne avec les mêmes sauces. Pas besoin de couteau, l’aubergine est moelleuse. La sauce est douce, légèrement sucrée. Je fonds pour cette aubergine. Ensuite vient une assiette de tempura, bien croustillants, servis avec du sel parfumé. Je devine en regardant la forme ce qui se cache sous la panure, mais je suis surprise de trouver du poisson là où je n’attendais qu’une patate douce. C’est une bonne idée de ne pas tremper les tempura dans une sauce. On profite mieux du croquant ainsi. Enfin, un poisson entier grillé vient m’observer du coin de l’œil. Je le découpe fastidieusement et le trempe dans la sauce au citron vert. Ce n’est pas ce que je préfère, mais c’est pas mal.

Vous croyez que le repas est fini ? Il manque le riz agrémenté de quelques feuilles de yuba, et d’une gelée étrange à base de soja, avec les fameux tsukemono (les pickles, spécialité de Kyoto), et le thé vert. Enfin, un dessert de mochi saupoudré soit de matcha, soit de kinako (poudre de soja grillé) vient parfaire le tableau. Je suis repue, et ravie. J’ai passé une délicieuse soirée, tout était parfait. Sauf la note, bien entendue, très salée (5400yen par personne, hors sake).

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