Whisky Yamazaki (山崎ウィスキー)

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Aujourd’hui, j’ai la classe. Je suis à Yamazaki, dans l’antre du whisky japonais, la distillerie Suntory. C’est LE whisky japonais par excellence. J’ai réservé ma place il y a un mois et demi sur internet pour pouvoir participer à la visite. J’enfile mon petit badge et je suis ravie d’apprendre qu’il y a un audioguide en français. Je m’imaginais déjà en mode chien à essayer de comprendre trois mots de ce qui se dit. Le lieu est chaleureux, en bois, et en cuivre, avec de grands espaces ouverts sur le jardin où l’on peut s’installer boire un verre.

Je rejoins notre hôtesse qui nous présente le lieu et l’histoire du whisky Yamazaki et nous explique les différentes étapes de fabrication (maltage, brassage, fermentation, distillation, vieillissement). Puis nous allons dans une première salle où nous commençons à sentir les bonnes effluves du brassage où le grain devient du moût, et de la fermentation. Bizarrement, ça sent très bon, il y a une forte odeur fruitée. La taille des fûts est impressionnante.

Nous nous rendons ensuite dans une salle encore plus incroyable, celle de la distillation. Seize alambics sont alignés et ont des formes et des tailles différentes. La jolie couleur du cuivre, la chaleur puissante, l’odeur de pomme au four, le bruit du “new pot” qui est recueilli, autant d’ingrédients qui donnent l’eau à la bouche.

Enfin, la dernière salle est la “cave” (située en hauteur dans le bâtiment), où le whisky est conservé. La température n’est pas contrôlée, il y fait naturellement doux en hiver et frais en été (est-ce que ça voudrait dire que les japonais sont capables d’isoler pour de vrai?). Les tonneaux utilisés proviennent de différents endroits dans le monde. Au fur et à mesure des années, le whisky prend sa couleur et la quantité de liquide dans les fûts diminue. La légende veut que la recette du whisky ait été transmise par les anges, qui se rétribuent en se servant dans le tonneau (ça doit bien rigoler là-haut!). J’ai vu des tonneaux plus vieux que moi! En sortant, on a pu admirer l’eau pure en cascade.

Et c’est là que les choses sérieuses commencent. Nous nous installons dans une salle avec de grandes tables en bois. L’hôtesse se place derrière un pupitre à côté d’un écran. Devant chacun de nous se trouvent des snacks (noix, noix fumées et carrés de chocolat), une feuille explicative et quatre verres à dégustation recouverts d’un couvercle en métal. Wouaaaah! Ça ne rigole pas avec la dégustation ici. Un vrai dispositif de professionnel! Le premier verre contient du malt conservé dans un tonneau en chêne blanc provenant des Etats Unis. Le deuxième provient d’un tonneau français dans lequel a été conservé du vin. Le guide nous demande de bien observer la couleur en mettant un fond blanc derrière le verre. Le blender, celui qui mélange les différents arômes obtenus pour créer le goût unique du Yamazaki Single Malt chaque année, travaille dans une pièce entièrement blanche. Après avoir observé puis senti en remuant le verre sous notre nez, il est temps de goûter et de chercher les notes proéminentes. Les goûts et les couleurs sont très différents. Le whisky du tonneau américain est doré avec des notes de vanille et de biscuit, alors que celui du tonneau français a des saveurs de cerise et de pêche. Rajouter de l’eau fraîche jusqu’au trait indiqué sur le verre nous permet de mieux les apprécier. Le troisième verre contient le Yamazaki Single Malt tel qu’on le connaît, équilibré, quasiment pas fumé, “adapté au palais délicat des japonais” comme le dit le fondateur de Suntory Shinjiro Torii. Arrivés au quatrième verre, une serveuse nous apporte un énorme seau à glaçons et de l’eau gazeuse de Yamazaki. L’hôtesse nous montre comment servir un highball. D’abord, on remplit tout le verre de glaçons. Ensuite, on verse la dose de whisky. On mélange bien le tout. On remet des glaçons s’ils ont fondu, puis on ajoute deux fois la dose de whisky en eau pétillante. On remue encore une seule fois. Et voilà, la fraîcheur dans la bouche!

Bien sûr, après ça j’ai dévalisé le shop. Et on a rebu un verre de Yamazaki 18 ans d’âge pour la route. D’ailleurs, le guide demande bien à tous les participants s’ils sont venus en transports en commun, et il fait bien… Hips!

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