Saison des sushi (すし旬)

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Aujourd’hui je me liquéfie. Je suis réduite une vulgaire flaque d’eau croupie. Deux douches glacées quotidiennes ne suffisent plus. Il fait 31°C dans la salle de bain. J’ai acheté un éventail. Je ne me couche plus dans une chambre mais dans un four. Je sue plus vite que je n’ai le temps de boire. Bref, j’ai chaud.

Mais à quelque chose, malheur est bon. C’est un temps parfait pour manger des sushi ! Au soleil couchant, je prends mon vélo et pars à la recherche d’un sushi shop. Je m’arrête devant le bien nommé すし旬 (Saison des sushi). Je n’y suis jamais allée mais la bonne ambiance régnante me laisse penser que c’est un bon choix. Deux tablées de salaryman rigolent grassement tandis que je m’installe au comptoir face au chef.

Cinq sushi entrent en compétition : saumon, peau de tofu, tofu noir, salade de crabe, œufs de saumon. Je commence par la salade de crabe composée d’un morceau de (vrai) crabe, de concombre et de mayonnaise, en me disant que c’est ce qui a le moins de goût. J’ai raison, c’est frais mais peu goûtu. C’est la première fois que je commande des sushi au tofu, ça m’intrigue ! Je mange un petit bout de tofu noir. C’est délicieux, fondant, avec une saveur de soja un peu plus prononcée que du tofu classique. La peau de tofu est visqueuse comme de la peau de lait de vache. J’aime beaucoup, c’est très frais. Je gobe les deux sushi au tofu et je regrette la proéminence du nori, qui masque beaucoup trop la subtilité du tofu. Ensuite le saumon. Classique, mais réussi, meilleur que ceux que j’ai mangés jusqu’à présent. Le chef a bien dosé le wasabi. Je suis surprise par le riz qui est à température ambiante, et non pas froid. Je finis par mes petits chouchous, les œufs de saumon. J’adore la sensation de l’œuf qui cloque entre mes dents et qui libère ce goût marin dans ma bouche. C’est très bon, pas trop salé. La concurrence est rude mais le grand gagnant est mon petit chouchou aux œufs. Mention spéciale aux deux tofu.

Ce n’est pas fini, deuxième manche, cinq nouveaux concurrents. Saumon gras, calamar, anguille, poulpe, crabe. Je commence tranquillement par le crabe. Cette fois j’en ai un bon gros bout que je savoure avec plaisir. Il a bon goût, même si c’est différent de ceux que j’ai mangés en France. On sent un peu moins l’iode, et la couleur est plus rouge. Ensuite, j’avale le calamar ! Il ne se laisse pas faire, j’ai un peu de mal à le mâcher, mais c’est très bon. Il y a un petit goût de fumé, c’est drôle. C’est peut-être la sauce qui est dessus. J’attaque le poulpe, qui a un goût beaucoup moins fort que le calamar. C’est plus frais. Le chef a mis une petite sauce sucrée dessus. C’est une bonne idée, ça rappelle le goût du takoyaki. Je garde les deux meilleurs pour la fin : le saumon gras et l’anguille. L’anguille j’adore ça, je le sais. Alors je mange d’abord le saumon gras. C’est divin, c’est fondant, il a été furtivement cuit, et il sent bon le poisson grillé. Et le chef a ajouté une pointe de fleur de sel pour magnifier le tout. Je suis à deux doigts d’en recommander un. Je finis avec l’anguille, sushi parfait, l’anguille grillée avec sa sauce sucrée, c’est un délice. Une fois n’est pas coutume, je donne le grand prix au saumon gras, qui m’a étonnamment régalée.

La note est raisonnable, 1450yen (13 euros). Sans aucun doute, je reviendrai cet été!

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