Salty litchi (ソルティライチ)

20160409_salty-litchi6

Aujourd’hui c’est Fushimi-inari, le temple de tous les selfies. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais vous avez sans doute déjà vu des photos de ces longues rangées de torii qui parcourent la montagne. Si ce n’est pas le cas, allez voir la définition de torii sur wikipedia, et ce sont ceux de Fushimi-inari qui viennent l’illustrer. Je suis déjà venue une fois mais je n’avais pas pu aller jusqu’au sommet, faute de temps. Aujourd’hui il fait beau, je prends mon petit vélo et c’est parti!

Il me reste un petit fond dans ma bouteille d’eau et je me dis que ça suffira bien. Au pire, il y aura forcément des jidouhanbaiki (distributeur automatique) sur le chemin. Le jidouhanbaiki est au Japon ce que le bouton est sur mon visage: inévitable. Je commence tranquillement l’ascension. Je me faufile entre les chinois, les américains, les français et autres touristes qui tentent de concurrencer l’alignement des torii avec celui de leurs selfies sticks. A chaque embranchement, ou zone de repos, il y a une carte qui montre où l’on se trouve et le chemin qu’il reste à parcourir. Je me rends vite compte que la carte n’est pas à l’échelle et que je vais avoir recours au fameux jidouhanbaiki. En effet, c’est bien mignon ces torii mais ça grimpe sévère. Point positif, ça écrème le touriste qui est bien moins présent au fur et à mesure des marches.

Je sue, mais je suis bien contente d’être au milieu de la forêt. Je peux entendre les oiseaux ronronner, et le ruisseau tintinnabuler. Il s’agit essentiellement d’une forêt de pins, mais les cerisiers viennent de-ci de-là nous surprendre. Les pétales déjà tombées ressemblent à des flocons de neige. Je serais presque d’humeur romantique.

J’arrive enfin à petits pas au sommet, essouflée comme un buffle au galop, et je choisis la boisson des héros au jidouhanbaiki. Evidemment, je prends un truc chelou pour épater la galerie: ソルティライチ (salty litchi). C’est une bouteille de la marque Kirin estampillée 世界のkitchen から (cuisine du monde), avec pour sous-titre タイのお母さんの知恵 (la sagesse de la maman thaïlandaise). En gros, Kirin nous dit: “Coucou mes petits pigeons, je vous vends une boisson potentiellement dégueu, mais c’est pas ma recette, c’est de la faute d’une maman thaï qui passait par là.”. Il y a 10% de fruits dedans (mais c’est quoi le reste??) et une pincée de sel d’Okinawa. Je suis un héros, j’ai gravi la montagne, je peux boire ça. C’est très frais, bon point. Le goût ressemble au jus d’une boîte de conserve de litchis, dans laquelle on aurait mis un peu de lait, et surtout beaucoup de sucre. Je ne me rends pas compte que c’est salé, mais quand j’en bois, j’ai envie d’en reboire. Alors je bois pour oublier que le sommet n’est qu’à une hauteur de 233 mètres.

Share it while it's hot:

Leave a Reply